Extraitde « Gnathon », des CaractĂšres de La BruyĂšre (1688-1696) il le rĂ©pand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit Ă  la trace. Il mange haut 3 et avec grand bruit ; il roule les yeux e n mangeant ; la table est pour lui un rĂątelier 4 ; il Ă©cure ses dents, et il continue Ă  manger. Sujet d'invention : A votre tour, Ă©crivez un pastiche d'un caractĂšre de La Tout est dit et on vient trop tard depuis plus de 7 000 ans qu’il y a des hommes et qui pensent », disait La BruyĂšre dans Les CaractĂšres, publiĂ© en 1688. Cette opinion Ă©tait partagĂ©e par bien d’autres auteurs du XVIIe siĂšcle qui ont largement pratiquĂ© la réécriture, puisant notamment leur inspiration dans les textes de l’AntiquitĂ©. Mais si tout est dit », pourquoi le réécrire ? Plaçons-nous du point de vue du lecteur et demandons-nous ce qui motive son intĂ©rĂȘt pour une réécriture la ressemblance avec le modĂšle ou, au contraire, ce que l’on en distingue ? Pour le savoir, nous expliquerons d’abord l’intĂ©rĂȘt du lecteur pour une réécriture fidĂšle Ă  l’Ɠuvre qui l’a inspirĂ©e, puis nous mettrons en Ă©vidence la richesse qu’il trouve dans les Ă©carts entre l’une et l’autre. Astuce Un plan en trois parties n’est pas obligatoire. Quand le sujet s’y prĂȘte, comme ici, mieux vaut une rĂ©ponse bien construite en deux parties qu’un dĂ©veloppement en trois parties peu convaincant. La ressemblance d’une réécriture avec son modĂšle conditionne l’intĂ©rĂȘt du lecteur. En effet, le lecteur y cherche tout d’abord Ă  retrouver des personnages et des thĂšmes qu’il connaĂźt et qu’il apprĂ©cie, parfois depuis sa plus tendre enfance. Ainsi, en lisant Vendredi ou les limbes du Pacifique ou Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier, réécritures du roman de Daniel Defoe intitulĂ© Robinson CrusoĂ©, ce sont surtout les personnages de Robinson et de Vendredi ainsi que les thĂšmes de la solitude et de la survie sur une Ăźle dĂ©serte que le lecteur a plaisir Ă  retrouver, s’il les a dĂ©jĂ  apprĂ©ciĂ©s dans le modĂšle. Son intĂ©rĂȘt dĂ©pendra donc fortement de la ressemblance de la réécriture avec le modĂšle qu’il connaĂźt et espĂšre reconnaĂźtre. Aussi, en lisant une réécriture, on peut chercher Ă  dĂ©couvrir ou se remĂ©morer des classiques » afin de construire ou consolider les Ă©lĂ©ments de notre culture commune. C’est notamment le cas pour les Ɠuvres qui reprennent les mythes antiques. En assistant Ă  une reprĂ©sentation d’une piĂšce de Racine, ce sont les hĂ©ros de l’AntiquitĂ© tels qu’Andromaque, BĂ©rĂ©nice ou PhĂšdre et leurs aventures que le spectateur souhaite voir, comprendre et retenir plus la réécriture ressemblera Ă  son modĂšle, plus le lecteur ou spectateur sera intĂ©ressĂ© et satisfait de pouvoir accĂ©der Ă  un patrimoine qui a traversĂ© les siĂšcles et se l’approprier. Enfin, le fait, pour le lecteur, de reconnaĂźtre des rĂ©fĂ©rences et allusions Ă  un modĂšle contenues dans une réécriture crĂ©e une complicitĂ© intellectuelle avec l’auteur, source de plaisir. C’est le cas dans les Fourberies de Scapin, quand le lecteur initiĂ© s’aperçoit que MoliĂšre a intĂ©grĂ© la phrase Que diable allait-il faire dans cette galĂšre ? », empruntĂ©e Ă  une piĂšce de Cyrano de Bergerac intitulĂ©e le PĂ©dant jouĂ©. Cela introduit mĂȘme une dimension ludique le lecteur teste » ses connaissances littĂ©raires et se fĂ©licite de saisir des rĂ©fĂ©rences qui restent cachĂ©es Ă  ceux qui les ignorent. Si le lecteur aime reconnaĂźtre le modĂšle dans une réécriture, il est nĂ©anmoins aussi intĂ©ressĂ© par ce qui l’en distingue. Une réécriture peut chercher Ă  dĂ©velopper son modĂšle, Ă  ajouter de nouveaux Ă©lĂ©ments narratifs et donner une nouvelle Ă©paisseur au rĂ©cit et aux personnages. Les diffĂ©rentes réécritures de la lĂ©gende du Masque de fer en donnent un bon exemple alors que Voltaire, dans Le SiĂšcle de Louis XIV, a cherchĂ© Ă  s’en tenir aux faits historiques, Victor Hugo donne la parole au personnage et Ă  sa souffrance dans une piĂšce de théùtre, Les Jumeaux, tandis qu’Alexandre Dumas intĂšgre l’homme au masque de fer aux aventures de ses Mousquetaires dans Le Vicomte de Bragelonne. Chaque texte suscite l’intĂ©rĂȘt du lecteur en apportant de nouveaux Ă©lĂ©ments Ă  la lĂ©gende, en complĂ©tant et en apportant diffĂ©rentes rĂ©ponses aux questions laissĂ©es en suspens par de premiers rĂ©cits mystĂ©rieux. Aussi, la réécriture peut s’éloigner du modĂšle en le transposant Ă  une autre Ă©poque, en l’adaptant Ă  un nouveau contexte. Ainsi, l’Antigone Ă©crite par Jean Anouilh est bien une réécriture du mythe antique, mais, Ă©crite pendant la Seconde Guerre mondiale et jouĂ©e pour la premiĂšre fois en 1944, elle fait Ă©cho Ă  une nouvelle rĂ©alitĂ© qui l’écarte de son modĂšle et en renouvelle l’écho. Son auteur lui-mĂȘme l’affirme Citation L’Antigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cƓur depuis toujours, a Ă©tĂ© un choc soudain pour moi pendant la guerre [
]. Je l'ai réécrite Ă  ma façon, avec la rĂ©sonance de la tragĂ©die que nous Ă©tions alors en train de vivre. » Dans la piĂšce d’Anouilh, le personnage d’Antigone reprĂ©sente la rĂ©volte, la RĂ©sistance, le refus du compromis avec l’ennemi. De mĂȘme, le classique RomĂ©o et Juliette de Shakespeare se voit rĂ©actualisĂ© en 1957 dans la comĂ©die musicale West Side Story qui transpose la piĂšce dans un New York dĂ©chirĂ© par les haines raciales et les problĂšmes posĂ©s par l’immigration dans l’AmĂ©rique des annĂ©es 50. Enfin, réécrire, c’est parfois transposer une Ɠuvre ou un thĂšme dans un style diffĂ©rent dans ce cas, l’enjeu peut ĂȘtre esthĂ©tique, ludique voire humoristique. Ainsi, les auteurs classiques, au XVIIe siĂšcle, reprennent les tragĂ©dies antiques fidĂšles Ă  leurs modĂšles, ils cherchent nĂ©anmoins Ă  atteindre une perfection qui justifie des modifications telles que le respect de la rĂšgle des trois unitĂ©s et des rĂšgles de biensĂ©ance et de vraisemblance. De mĂȘme, Jean de La Fontaine s’inspire fortement d’Ésope et de PhĂšdre, mais ne se contente pas de les traduire il renouvelle la fable en accordant au rĂ©cit une place prĂ©pondĂ©rante, rendant de ce fait la lecture plus accessible et agrĂ©able. Au XXe siĂšcle, Raymond Queneau, quant Ă  lui, s’amuse, dans ses Exercices de style, Ă  Ă©crire la mĂȘme histoire de 99 façons diffĂ©rentes injurieux », prĂ©cieux », tĂ©lĂ©graphique », lettre officielle », etc. l’intĂ©rĂȘt de la réécriture rĂ©side ici dans l’inventivitĂ©, la crĂ©ativitĂ© de chaque nouveau texte. Ce type de transposition peut mĂȘme avoir un effet comique dans la parodie. Le lecteur trouve donc son intĂ©rĂȘt pour une réécriture autant dans sa ressemblance avec son modĂšle que dans ce qui l’en distingue. Ce sont en effet son goĂ»t, sa curiositĂ© pour ces modĂšles, ainsi que la relation particuliĂšre que leur connaissance instaure avec les auteurs, qui dĂ©terminent l’intĂ©rĂȘt et le plaisir du lecteur. Mais c’est aussi la redĂ©couverte de la portĂ©e d’une Ɠuvre ou son enrichissement par sa transposition dans une autre Ă©poque, un autre genre ou un autre style. Et c’est justement cette dualitĂ© qui constitue la richesse et la singularitĂ© d’une réécriture. Propositionde sujet pour une dissertation en lien avec Les CaractĂšres de La BruyĂšre, avec un exemple de plan dĂ©taillĂ©. Jump to navigation. Les nouvelles oeuvres au programme 2022 1 Sujet. RĂ©daction Remarques importantes 1. PrĂ©senter sur la copie, en premier lieu, le rĂ©sumĂ© de texte, et en second lieu, la dissertation. 2. Il est tenu compte, dans la notation, de la prĂ©sentation, de la correction de la forme syntaxe, orthographe, de la nettetĂ© de l’expression et de la clartĂ© de la composition. 3. L’épreuve de RĂ©daction comporte obligatoirement formant deux parties indissociable un rĂ©sumĂ© et une dissertation. Ils comptent chacun pour moitiĂ© dans la notation. I RĂ©sumĂ© de texte RĂ©sumer en 200 mots le texte suivant. Un Ă©cart de 10% en plus ou en moins sera acceptĂ©. Indiquer par une barre bien nette chaque cinquantaine de mots, puis, Ă  la fin du rĂ©sumĂ©, le total exact. Petits hommes, hauts de six pieds, tout au plus de sept, qui vous enfermez aux foires comme gĂ©ants et comme des piĂšces rares dont il faut acheter la vue, dĂšs que vous allez jusques Ă  huit pieds ; qui vous donnez sans pudeur de la hautesse et de l’éminence, qui est tout ce que l’on pourrait accorder Ă  ces montagnes voisines du ciel et qui voient les nuages se former au-dessous d’elles ; espĂšce d’animaux glorieux et superbes, qui mĂ©prisez toute autre espĂšce, qui ne faites pas mĂȘme comparaison avec l’élĂ©phant et la baleine ; approchez, hommes, rĂ©pondez un peu Ă  DĂ©mocrite. Ne dites-vous pas en commun proverbe des loups ravissants, des lions furieux, malicieux comme un singe ? Et vous autres, qui ĂȘtes-vous ? J’entends corner sans cesse Ă  mes oreilles L’homme est un animal raisonnable. Qui vous a passĂ© cette dĂ©finition ? sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous l’ĂȘtes accordĂ©e Ă  vous-mĂȘmes ? C’est dĂ©jĂ  une chose plaisante que vous donniez aux animaux, vos confrĂšres, ce qu’il y a de pire, pour prendre pour vous ce qu’il y a de meilleur. Laissez-les un peu se dĂ©finir eux-mĂȘmes, et vous verrez comme ils s’oublieront et comme vous serez traitĂ©s. Je ne parle point, ĂŽ hommes, de vos lĂ©gĂšretĂ©s, de vos folies et de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement leur petit train, et qui suivent sans varier l’instinct de leur nature ; mais Ă©coutez-moi un moment. Vous dites d’un tiercelet de faucon qui est fort lĂ©ger, et qui fait une belle descente sur la perdrix VoilĂ  un bon oiseau » ; et d’un lĂ©vrier qui prend un liĂšvre corps Ă  corps C’est un bon lĂ©vrier. » Je consens aussi que vous disiez d’un homme qui court le sanglier, qui le met aux abois, qui l’atteint et qui le perce VoilĂ  un brave homme. » Mais si vous voyez deux chiens qui s’aboient, qui s’affrontent, qui se mordent et se dĂ©chirent, vous dites VoilĂ  de sots animaux » ; et vous prenez un bĂąton pour les sĂ©parer. Que si l’on vous disait que tous les chats d’un grand pays se sont assemblĂ©s par milliers dans une plaine, et qu’aprĂšs avoir miaulĂ© tout leur soĂ»l, ils se sont jetĂ©s avec fureur les uns sur les autres, et ont jouĂ© ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mĂȘlĂ©e il est demeurĂ© de part et d’autre neuf Ă  dix mille chats sur la place, qui ont infectĂ© l’air Ă  dix lieues de lĂ  par leur puanteur, ne diriez-vous pas VoilĂ  le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouĂŻ parler ? » Et si les loups en faisaient de mĂȘme Quels hurlements ! quelle boucherie ! » Et si les uns ou les autres vous disaient qu’ils aiment la gloire, concluriez-vous de ce discours qu’ils la mettent Ă  se trouver Ă  ce beau rendez-vous, Ă  dĂ©truire ainsi et Ă  anĂ©antir leur propre espĂšce ? ou aprĂšs l’avoir conclu, ne ririez-vous pas de tout votre cƓur de l’ingĂ©nuitĂ© de ces pauvres bĂȘtes ? Vous avez dĂ©jĂ , en animaux raisonnables, et pour vous, distinguer de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles, imaginĂ© les lances, les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et Ă  mon grĂ© fort judicieusement ; car avec vos seules mains que vous pouviez-vous vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous Ă©gratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tĂȘte ? au lieu que vous voilĂ  munis d’instruments commodes, qui vous servent Ă  vous faire rĂ©ciproquement de larges plaies d’oĂč peut couler votre sang jusqu’à la derniĂšre goutte, sans que vous puissiez craindre d’en Ă©chapper. Mais comme vous devenez d’annĂ©e Ă  autre plus raisonnables, vous avez bien enchĂ©ri sur cette vieille maniĂšre de vous exterminer vous avez de petits globes qui vous tuent tout d’un coup, s’ils peuvent seulement vous atteindre Ă  la tĂȘte ou Ă  la poitrine ; vous en avez d’autres, plus pesants et plus massifs, qui vous coupent en deux parts ou qui vous Ă©ventrent, sans compter ceux qui tombant sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier Ă  la cave, en enlĂšvent les voĂ»tes, et font sauter en l’air, avec vos maisons, vos femmes qui sont en couche, l’enfant et la nourrice et c’est lĂ  encore oĂč gĂźt la gloire ; elle aime le remue-mĂ©nage, et elle est personne d’un grand fracas. Vous avez d’ailleurs des armes dĂ©fensives, et dans les bonnes rĂšgles vous devez en guerre ĂȘtre habillĂ©s de fer 
. Feignez un homme de la taille du mont Athos, pourquoi non ? une Ăąme serait-elle embarrassĂ©e d’animer un tel corps ? elle en serait plus au large si cet homme avait la vue assez subtile pour vous dĂ©couvrir quelque part sur la terre avec vos armes offensives et dĂ©fensives, que croyez-vous qu’il penserait de petits marmousets ainsi Ă©quipĂ©s, et de ce que vous appelez guerre, cavalerie, infanterie, un mĂ©morable siĂšge, une fameuse journĂ©e ? N’entendrai-je donc plus bourdonner d’autre chose parmi vous ? le monde ne se divise-t-il plus qu’en rĂ©giments et en compagnies ? tout est-il devenu bataillon ou escadron ? Il a pris une ville, il en a pris une seconde, puis une troisiĂšme ; il a gagnĂ© une bataille, deux batailles ; il chasse l’ennemi, il vainc sur mer, il vainc sur terre est-ce de quelqu’un de vous autres, est-ce d’un gĂ©ant, d’un Athos, que vous parlez ? Vous avez surtout un homme pĂąle et livide qui n’a pas sur soi dix onces de chair, et que l’on croirait jeter Ă  terre du moindre souffle. Il fait nĂ©anmoins plus de bruit que quatre autres, et met tout en combustion il vient de pĂȘcher en eau troublĂ© une Ăźle tout entiĂšre ; ailleurs Ă  la vĂ©ritĂ©, il est battu et poursuivi, mais il se sauve par les marais, et ne veut Ă©couter ni paix ni trĂȘve. Il a montrĂ© de bonne heure ce qu’il savait faire il a mordu le sein de sa nourrice ; elle en est morte, la pauvre femme je m’entends, il suffit. En un mot il Ă©tait nĂ© sujet, et il ne l’est plus ; au contraire il est le maĂźtre, et ceux qu’il a domptĂ©s et mis sous le joug vont Ă  la charrue et labourent de bon courage ils semblent mĂȘme apprĂ©hender, les bonnes gens, de pouvoir se dĂ©lier un jour et de devenir libres, car ils ont Ă©tendu la courroie et allongĂ© le fouet de celui qui les fait marcher ; ils n’oublient rien pour accroĂźtre leur servitude ; ils lui font passer l’eau pour se faire d’autres vassaux et s’acquĂ©rir de nouveaux domaines il s’agit, il est vrai, de prendre son pĂšre et sa mĂšre par les Ă©paules et de les jeter hors de leur maison ; et ils l’aident dans une si honnĂȘte entreprise. Les gens de delĂ  l’eau et ceux d’en deçà se cotisent et mettent chacun du leur pour se le rendre Ă  eux tous de jour en jour plus redoutable les Pictes et les Saxons imposent silence aux Bataves, et ceux-ci aux Pictes et aux Saxons ; tous se peuvent vanter d’ĂȘtre ses humbles esclaves, et autant qu’ils le souhaitent. Mais qu’entends-je de certains personnages qui ont des couronnes, je ne dis des comtes ou des marquis, dont la terre fourmille, mais des princes et des souverains ? ils viennent trouver cet homme dĂšs qu’il a sifflĂ©, ils se dĂ©couvrent dĂšs son antichambre, et ils ne parlent que quand on les interroge. Sont-ce lĂ  ces mĂȘmes princes si pointilleux, si formalistes sur leurs rangs et sur leurs prĂ©sĂ©ances, et qui consument pour les rĂ©gler les mois entiers dans une diĂšte ? Que fera ce nouvel archonte pour payer une si aveugle soumission, et pour rĂ©pondre Ă  une si haute idĂ©e qu’on a de lui ? S’il se livre une bataille, il doit la gagner, et en personne ; si l’ennemi fait un siĂšge, il doit le lui faire lever, et avec honte, Ă  moins que tout l’ocĂ©an ne soit entre lui et l’ennemi il ne saurait moins faire en faveur de ses courtisans. CĂ©sar lui-mĂȘme ne doit-il pas venir en grossir le nombre ? il en attend du moins d’importants services ; car ou l’archonte Ă©chouera avec ses alliĂ©s, ce qui est plus difficile qu’impossible Ă  concevoir, ou s’il rĂ©ussit et que rien ne lui rĂ©siste, le voilĂ  tout portĂ©, avec ses alliĂ©s jaloux de la religion et de la puissance de CĂ©sar, pour fondre sur lui, pour lui enlever l’aigle, et le rĂ©duire, lui et son hĂ©ritier, Ă  la fasce d’argent et aux pays hĂ©rĂ©ditaires. Enfin c’en est fait, ils se sont tous livrĂ©s Ă  lui volontairement, Ă  celui peut-ĂȘtre de qui ils devaient se dĂ©fier davantage. La BruyĂšre, Les caractĂšres, Des jugements. II Dissertation Votre devoir devra obligatoirement confronter les trois Ɠuvres au programme et y renvoyer avec prĂ©cision. Il ne faudra en aucun cas juxtaposer trois monographies, chacune consacrĂ©e Ă  un auteur. Votre copie ne pourra pas excĂ©der 1200 mots. Un dĂ©compte exact n’est pas exigĂ©, mais tout abus sera sanctionnĂ©. La guerre remet-elle en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable comme le soutient La BruyĂšre ? 2 Analyse du texte et remarques. Le texte commence par une Ă©nonciation qui montre une adresse aux hommes. Il ne fallait pas immĂ©diatement conclure que le sujet de l’énonciation Ă©tait l’ auteur ». Celui qui s’adresse aux hommes commence par ridiculiser la petitesse des hommes qui les amĂšnent Ă  montrer les plus grands d’entre eux alors que les montagnes sont bien plus hautes. Il ajoute que les hommes se louent exagĂ©rĂ©ment et mĂ©prisent les autres espĂšces, y compris les plus grandes, avant d’indiquer qu’il est DĂ©mocrite ~460-~370 av. C’est donc un philosophe de l’AntiquitĂ© grecque, un sage qui fustige les ridicules des hommes du haut de sa sagesse. DĂ©mocrite donc expose les façons de parler des hommes qui attribuent diffĂ©rentes qualitĂ©s aux animaux en s’attribuant Ă  eux-mĂȘmes la qualitĂ© de raisonnable. C’est la dĂ©finition traditionnelle qui vient d’Aristote. Dans La politique I, 2, 1253a, que l’homme soit un zoon logon ekon Î¶ÎżÎœ Î»ÎłÎżÎœ áŒ”Ï‡ÎżÎœ, un animal ayant la raison ou le discours ou la parole selon la traduction de logos, sert Ă  montrer que c’est ce qui fait de l’homme un zoon politikon Î¶ÎżÎœ Ï€ÎżÎ»ÎčÎčÎșΜ, un animal politique ». Animal doit ĂȘtre pris au sens purement biologique des ĂȘtres vivants douĂ©s de sensations et de mouvement diffĂ©rents des plantes. Raisonnable » est alors la diffĂ©rence spĂ©cifique qui fait l’homme, par diffĂ©rence avec les autres espĂšces animales. Il s’agit bien d’une diffĂ©rence de nature pour Aristote dans la mesure oĂč l’ñme raisonnable que l’homme partage avec les Dieux ou Dieu, n’appartient absolument pas aux autres ĂȘtres vivants, aux autres animaux. On peut dire que La BruyĂšre fait critiquer cette dĂ©finition par le sage DĂ©mocrite. D’abord, les hommes se la sont donnĂ©e puisque la question de l’origine est purement ironique. Ce qu’il critique est que les hommes sont juges et partis. On trouve chez Platon un argument similaire dans Le Politique oĂč le philosophe critique la sĂ©paration entre l’homme et les animaux effectuĂ©e par l’homme lui-mĂȘme, tout comme il critique la sĂ©paration des Grecs et des Barbares que font les Grecs en tant que la sĂ©paration serait autre s’il s’agissait d’une autre espĂšce ou d’un autre peuple. Si les animaux se dĂ©finissaient fait dire Ă  DĂ©mocrite La BruyĂšre, l’homme se verrait autrement. Il fait Ă©numĂ©rer au sage tout ce qui est contraire Ă  la raison et qui met l’homme en dessous d’animaux peu valorisĂ©s comme la taupe et la tortue qui suivent leur instinct, c’est-Ă -dire se conforme Ă  la nature. Implicitement, l’idĂ©e est que la vertu est de suivre la nature une thĂ©matique plutĂŽt stoĂŻcienne. Il propose l’argument principal. Lorsqu’un animal en attaque un d’une autre espĂšce, voire un chasseur qui attrape un animal autre que l’homme, ils sont louĂ©s. Par contre des animaux de la mĂȘme espĂšce qui s’affrontent sont critiquĂ©s par les hommes. La BruyĂšre propose alors une sorte d’apologue qui prĂ©sentent d’abord des chats s’affrontant par milliers et mourant de mĂȘme ainsi que des loups. Il s’agit donc de mettre en scĂšne la guerre et en la faisant faire imaginairement par des animaux, d’en montrer le ridicule achevĂ©. Il apostrophe les hommes pour leur faire dire qu’une telle destruction de l’espĂšce les ferait blĂąmer par le rire de tels animaux. Il peut alors montrer que la situation est pire chez l’homme qui a inventĂ© d’abord des armes par lesquelles il peut facilement tuer son prochain ce qui serait impossible Ă  mains nues. Il conclut ironiquement que la progression du caractĂšre raisonnable de l’homme se montre dans l’invention des armes Ă  feu qu’il prĂ©sente avec une sorte d’humour noir qui montre toutes les horreurs de la guerre. Il propose un second apologue, celui d’un homme qui aurait la taille d’une montagne et qui regarderait les conflits entre les hommes. Il n’y verrait que petitesse. C’est Ă  la premiĂšre personne que DĂ©mocrite se plaint que tout dans les discours de l’homme sur lui-mĂȘme se rĂ©duise Ă  la guerre. Il dĂ©crit de façon Ă©nigmatique un homme politique d’abord sujet puis chef, parfois vainqueur, parfois vaincu, devenu un maĂźtre qui domine des hommes qui par leur soumission accroissent son pouvoir et commettent des immoralitĂ©s. Il indique l’opposition des anglais pictes et saxons avec les hollandais. Il Ă©nonce la soumission gĂ©nĂ©rale, notamment des princes et autres nobles. DĂ©mocrite parlant, il use d’un terme grec, celui d’archonte qui dĂ©signait une des plus hautes magistratures dans la citĂ© athĂ©nienne. MĂȘme l’empereur = CĂ©sar lui est soumis. La BruyĂšre conclut Ă  une servitude volontaire – ses expressions font penser au cĂ©lĂšbre ouvrage de La BoĂ©tie publiĂ© par son ami Montaigne Discours sur la servitude volontaire. On estime qu’il dĂ©crit Guillaume III d’Orange 1650-1702, stathouder des Provinces Unis en 1672 puis roi d’Angleterre en 1689. 3 Proposition de rĂ©sumĂ©. Hommes, nains comparĂ©s aux hauts sommets, que vous vous enorgueillissez ! Écoutez DĂ©mocrite. Vous louez certains animaux mais pĂ©rorez vous seuls ĂȘtes raisonnables. Sont-ce les autres animaux qui vous dĂ©finissent ainsi ? S’ils se dĂ©finissaient eux-mĂȘmes, quelle figure serait la vĂŽtre ! Écartons vos ridicules qui vous placent sous les [50] plus modestes animaux qui suivent la nature. Vous louez les animaux combattant ceux des autres espĂšces et les chasseurs. Vous blĂąmez les combats des animaux d’une mĂȘme espĂšce. Que diriez-vous de myriades de chats qui s’égorgeraient ? Ni verriez-vous pas une Ɠuvre diabolique. Votre raison inventa des [100] armes pour mieux vous dĂ©chirez. Elle s’augmenta en fabriquant des boules qui vous dĂ©coupent avec femmes et enfants. Imaginez un gĂ©ant haut comme une montagne qui vous contemplerait. Vos combats seraient des bruits d’insectes, vos discours sur la guerre propos insignifiants. Et ce petit homme, parti de rien, [150] souverain commandant ceux qui accroissent son pouvoir en lui obĂ©issant, qui fait se dĂ©chirer des peuples, devant qui les rois mĂȘmes s’agenouillent ! Ce magistrat nouveau paye l’obĂ©issance par des victoires. L’empereur en personne l’honore. S’il n’échoue pas, il attaquera sa puissance. Finalement, tous s’ [200] y soumettent volontairement. 203 mots 4 Dissertation. Lorsqu’en 1758 dans ses Systema Naturae, LinnĂ© 1707-1778 en vient Ă  classer l’homme dans l’espĂšce homo sapiens », il reprend la vieille idĂ©e traditionnelle qui voit en l’homme un vivant dont la capacitĂ© Ă  penser, voire Ă  bien penser, est fondamentale. Et pourtant, dans le mĂȘme temps, les guerres qui ravagent l’Europe et que Voltaire dĂ©crit ironiquement dans son Candide publiĂ© en 1759 donne une tout autre image de l’homme. On conçoit alors que La BruyĂšre en moraliste remette en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable au vu du phĂ©nomĂšne de la guerre. En effet, elle paraĂźt absurde tant du point de vue thĂ©orique que pratique. Pourquoi les hommes s’affrontent-ils et surtout se font gloire de se massacrer ? Reste que la raison est en l’homme ce qui lui permet de se reprĂ©senter les choses en vĂ©ritĂ©. Elle peut ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs ou aux passions. Mais elle peut aussi errer, se tromper. Les animaux, soumis Ă  leur instinct, n’ont pas Ă  chercher comment agir. De sorte que c’est bien plutĂŽt parce qu’il est raisonnable que l’homme semble capable de faire la guerre. DĂšs lors, la guerre n’a-t-elle pas justement pour source ce caractĂšre fondamental de l’homme d’ĂȘtre, en tant qu’ĂȘtre raisonnable un ĂȘtre capable de dĂ©raisonner ou bien montre-t-elle que la raison est inessentielle en l’homme ou bien la guerre n’est-elle pas une solution prĂ©conisĂ©e par la raison ? En nous appuyant sur un roman d’Henri Barbusse, Le Feu journal d’une escouade, le De la guerre de Clausewitz, plus prĂ©cisĂ©ment le livre I De la nature de la guerre et une tragĂ©die d’Eschyle, Les Perses, nous verrons que la guerre montre que l’homme ne peut se comprendre seulement comme animal raisonnable et que pourtant l’homme use bien de sa raison pour faire la guerre mĂȘme si elle est soumise Ă  son dĂ©sir, mais que la guerre montre en derniĂšre analyse que l’homme est bien raisonnable en faisant la guerre en tant qu’elle est un rĂšglement politique des conflits. Dire de l’homme qu’il est un animal raisonnable, c’est dire qu’il est un vivant qui appartient au rĂšgne animal et qu’en outre, c’est la possession de la raison qui le caractĂ©rise. Or, par raison, on entend la facultĂ© qui permet de connaĂźtre le vrai et surtout de connaĂźtre le bien et de le mettre en Ɠuvre. Or, la guerre est toujours un mal – Ă©ventuellement un moindre mal mais un mal quand mĂȘme. Il n’en reste pas moins vrai que les conditions d’existence des hommes de l’escouade dans la boue des tranchĂ©es, les odeurs d’excrĂ©ments, l’ignorance des mouvements de troupe sont proprement inhumaines. Il en va de mĂȘme dans la retraite des Perses qui se noient lorsque le fleuve gelĂ© se brise comme le rapporte le messager Clausewitz pour sa part note que la guerre exclut toute philanthropie I, 3, Ce qui montre que la guerre rĂ©fute la thĂšse traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable, ce sont ses motifs. L’ombre du roi Darios dĂ©nonce l’hybris des Perses et de son fils 821. Les soldats dans Barbusse dĂ©noncent la folie de la guerre. Le narrateur, avant l’assaut, note C’est en pleine conscience, comme en pleine force et en pleine santĂ©, qu’ils se massent lĂ , pour se jeter une fois de plus dans cette espĂšce de rĂŽle de fou imposĂ© Ă  tout homme par la folie du genre humain. » XX Le feu, Il y a bien une opposition entre ĂȘtre raisonnable et la folie que reprĂ©sente la guerre. Clausewitz, mĂȘme s’il propose une thĂ©orie de la guerre, montre qu’elle repose sur l’ignorance, le hasard I, 20, les frictions chapitre 7 qui rendent toute prĂ©vision impossible bref, la raison ne peut guĂšre s’y dĂ©ployer. De ce point de vue Ă©galement, la guerre paraĂźt tout Ă  fait contraire Ă  la raison. Cependant, il reste Ă  se demander comme cette folie peut frapper de temps en temps l’homme. Car, ne faut-il pas que quelque chose le meuve qui le conduise Ă  braver ce qu’on nomme l’instinct de conservation ? Qu’est-ce alors qui domine en l’homme ? On peut faire l’hypothĂšse que c’est le dĂ©sir qui domine en l’homme s’il est vrai que le dĂ©sir nous conduit au-delĂ  du besoin, dans une quĂȘte dont l’objet reste indĂ©terminĂ©. Et la guerre manifeste justement selon l’interprĂ©tation que propose de Clausewitz RenĂ© Girard. Ce qui le montre, c’est son concept abstrait ou absolu de guerre qu’il prĂ©sente au dĂ©but du chapitre I. Elle implique une montĂ©e aux extrĂȘmes qui relĂšgue la raison Ă  l’arriĂšre plan. La violence de chacun des adversaires commandĂ©e par celle de l’autre, la volontĂ© de chacun de soumettre la volontĂ© de l’autre, l’accroissement des moyens mis en Ɠuvre en fonction de la mise en Ɠuvre des moyens de l’autre, sont les trois interactions qui dominent la raison. On le voit dans la tragĂ©die d’Eschyle oĂč la violence dĂ©ployĂ©e par les AthĂ©niens qui tuent les marins survivants perses comme des thons » avec les dĂ©bris des rames est Ă  la mesure de la violence des Perses qui s’apprĂȘtaient Ă  dĂ©truire AthĂšnes comme ils l’avaient fait de l’antique Milet. De mĂȘme, Blaire, devenu cuisinier, imite Martin CĂ©sar, le cuisinier de NapolĂ©on. Il doit donc trouver des allumettes. Lorsqu’avec ses compagnons, Poupardin, PĂ©pin et Volpatte, ils se perdent et trouvent un allemand, ils le tuent en se jetant sur lui comme des fous » sans se concerter XVIII Les allumettes. Dire que l’homme est un animal raisonnable signifie simplement qu’il est capable de calculer comment arriver Ă  ses fins. Mais ses fins elles-mĂȘmes ne proviennent pas de la raison. On le voit dans la question des armes. Lors du bombardement, les soldats français vantent leurs canons qu’ils considĂšrent supĂ©rieurs Ă  ceux des allemands, notamment le fameux 75 qu’ils opposent aux shrapnells de 77 allemands XIX Bombardement, On le voit encore dans la mise au service de la guerre de la raison instrumentale comme la nomme Habermas nĂ© en 1929 dans La technique et la science comme idĂ©ologie » 1968. C’est en effet grĂące Ă  une ruse que les Grecs ont gagnĂ© la bataille de Salamine selon le rĂ©cit du messager Ă  la Reine. Un Grec et sq. – plutĂŽt un esclave perse de ThĂ©mistocle si on en croit HĂ©rodote ~484-420 av. Histoires VIII, 75, et Plutarque ~45-120, Vie de ThĂ©mistocle 12 – aurait annoncĂ© que la flotte grecque allait fuir. Elle rĂ©ussit ainsi Ă  attirer la flotte perse dans un espace oĂč sa supĂ©rioritĂ© numĂ©rique ne sert Ă  rien. Lorsqu’il Ă©numĂšre les qualitĂ©s du gĂ©nie martial, Clausewitz n’omet pas l’entendement. Car mĂȘme si le gĂ©nĂ©ral ne peut calculer, il lui faut rĂ©flĂ©chir et disposer de ses moyens au mieux en fonction du contexte. Clausewitz note que l’usage de la violence n’exclut en rien l’utilisation de l’intelligence chapitre I, 3, bien au contraire, c’est elle qui va permettre d’accroĂźtre la violence. NĂ©anmoins, non seulement on ne peut rĂ©duire la raison Ă  son rĂŽle instrumentale, c’est-Ă -dire qu’elle a aussi un rĂŽle pratique, c’est-Ă -dire d’évaluation des fins, mais en outre on peut penser qu’elle joue un rĂŽle dans le dĂ©clenchement de la guerre ou dans sa fin tout au moins provisoire qu’on nomme paix. DĂšs lors, n’est-ce pas au contraire parce qu’il est un animal raisonnable que l’homme fait la guerre ? En effet, la raison, lorsqu’elle doit Ɠuvrer pour le bien public, peut parfois conseiller la guerre. Lorsque les AthĂ©niens s’élancent contre les Perses Ă  Salamine, le messager rapporte le chant qui est le leur Allez, fils des Grecs ! dĂ©livrez / votre patrie, dĂ©livrez vos fils et vos femmes, / les autels des dieux de vos pĂšres, les tombeaux / de vos aĂŻeux ! c’est pour eux tous qu’il faut se battre ! ». Quel Ă©tait leur choix ? Soit se soumettre aux Perses, soit combattre. Il est clair que la guerre Ă©tait la voix de la raison dans la mesure oĂč elle Ă©tait la solution pour la prĂ©servation de la libertĂ© des citoyens. Quant aux Perses, malgrĂ© la critique qu’Eschyle fait de XerxĂšs par l’intermĂ©diaire de l’ombre de son pĂšre et dĂ©funt roi Darios et sq., il poursuit l’Ɠuvre de son pĂšre et en combattant en GrĂšce, il empĂȘche les Grecs de venir combattre en Perse – ce que finira par faire Alexandre le Grand. C’est pour cela que Clausewitz a raison, quel que soit le statut qu’on accorde Ă  l’idĂ©e de guerre absolue qui trouve une certaine rĂ©alitĂ© dans la guerre d’extermination, de considĂ©rer que la guerre a un sens fondamentalement politique cf. chapitre I, 24. Ce qui le montre c’est que la fin de la guerre est la paix cf. I, 13, c’est-Ă -dire la cessation au moins provisoire des hostilitĂ©s, ce qui prĂ©suppose que la raison des hommes les amĂšne Ă  arrĂȘter la guerre lorsqu’ils estiment que leurs objectifs sont atteints. Il faut alors une Ă©valuation de la raison. De mĂȘme, dans le roman de Barbusse, la rationalitĂ© de la guerre malgrĂ© sa folie, se lit dans l’espoir d’une humanitĂ© enfin rĂ©conciliĂ©e. C’est ce qu’un soldat anonyme exprime Si la guerre actuelle a fait avancer le progrĂšs d’un pas, ses malheurs et ses tueries compteront pour peu. » XXIV L’aube, C’est que la raison ne consiste pas simplement Ă  dĂ©finir le bien. L’opposition du rationnel ou de la raison instrumentale comme calcul des moyens et du raisonnable comme dĂ©termination des fins ne peut mettre de cĂŽtĂ© la question des consĂ©quences de nos actions. Lorsque donc un diffĂ©rend est irrĂ©ductible, la raison, loin d’interdire la guerre, la prescrit. La citĂ© athĂ©nienne Ă©tant sous le coup d’une menace mortelle, l’empire perse quant Ă  lui Ă©tait fondĂ© sur le principe d’une conquĂȘte sans fin. Finalement, c’est bien l’analyse des consĂ©quences et non simplement des fins qui fait que la raison ordonne la guerre. Chacun des États choisit raisonnablement la guerre en visant un accord des fins et des moyens. On peut faire la mĂȘme analyse du point de vue de Barbusse. D’un cĂŽtĂ©, l’empire allemand, le militarisme de Guillaume, d’un autre la rĂ©sistance française, le souci de la libertĂ©. L’opposition entre la France et l’Allemagne, du cĂŽtĂ© français, s’est aussi jouĂ© comme une rĂ©pĂ©tition des guerres mĂ©diques comme en tĂ©moigne le succĂšs Ă  la fin du XIX° et au dĂ©but du XX° de la tragĂ©die d’Eschyle cf. Christophe Corbier La Grande Guerre MĂ©dique essai d'une Ă©tude de rĂ©ception des Perses d’Eschyle dans la France de la TroisiĂšme RĂ©publique, Revue de littĂ©rature comparĂ©e, 2004/3, n° 311. Qui dit conflit politique, dit guerre possible, soutient Clausewitz. S’il faut Ă©carter toute considĂ©ration morale, ce n’est pas pour dĂ©fendre une quelconque apologie de la violence comme le fera Ernst JĂŒnger 1895-1998 dans La guerre comme expĂ©rience intĂ©rieure 1922, c’est plutĂŽt pour que le sentimentalisme moral ne se retourne pas comme soi. Comprendre la guerre dans sa nĂ©cessitĂ© rationnelle dans certaines circonstances, c’est faire comme le caporal Bertrand dans Le Feu qui justifie son engagement par la nĂ©cessitĂ© de dĂ©fendre la patrie II Dans la terre, Nous nous Ă©tions demandĂ© si la guerre remettait en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme comme animal raisonnable. On a vu qu’elle comportait un Ă©lĂ©ment d’irrationalitĂ©, voire que la raison paraissait y ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs de l’homme. Il n’en reste pas moins vrai que dans la mise en Ɠuvre des moyens et surtout dans sa fin politique, la guerre n’est pas Ă©trangĂšre Ă  la raison et ne remet pas en cause la dĂ©finition traditionnelle de l’homme.
\n sujet de dissertation sur les caractĂšres de la bruyĂšre
Lemoraliste dĂ©nonce la vanitĂ© humaine, la bĂȘtise et surtout la primautĂ© de la naissance sur le mĂ©rite. Nous discuterons alors de l’extrait de la prĂ©face des CaractĂšres oĂč La BruyĂšre Ă©crit « Les CaractĂšres Livres V Ă  X - E-book - PDF Un caractĂšre bien fade est celui de n'en avoir aucun. » VoilĂ  qui annonce la couleur ! Dans ses CaractĂšres, ouvre magistrale Ă  laquelle il a consacrĂ©... Lire la suite 2,99 € E-book - PDF Poche En stock 3,20 € Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,99 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 17,99 € Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat DĂšs validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier Un caractĂšre bien fade est celui de n'en avoir aucun. » VoilĂ  qui annonce la couleur ! Dans ses CaractĂšres, ouvre magistrale Ă  laquelle il a consacrĂ© sa vie, La BruyĂšre brosse un portrait au vitriol de ses contemporains. Fin observateur, il n'Ă©pargne personne l'ambition du courtisan, l'Ă©goĂŻsme du puissant, la vanitĂ© du-pĂ©dant sont tournĂ©s en ridicule. Et Ă  travers eux, c'est toute une sociĂ©tĂ©, celle du paraĂźtre » et de l'argent, qui est fustigĂ©e. . Une frise chronologique historique et culturelle . Une introduction Pourquoi lire Les CaractĂšres au XXIe siĂšcle ? . Le texte intĂ©gral annotĂ© Des sujets pour s'entraĂźner Ă  l'oral et Ă  l'Ă©crit du bac . Des analyses de textes au fil de l'ouvre . Un commentaire de texte et une dissertation rĂ©digĂ©s . Des exercices de grammaire avec corrections . Des exercices d'appropriation. Un dossier pour situer et comprendre le texte . Une prĂ©sentation de l'ouvre et de La BruyĂšre dans son Ă©poque . Les mots importants des CaractĂšres . Un groupement de textes autour du parcours du bac La comĂ©die sociale. Date de parution 03/06/2021 Editeur Collection ISBN 978-2-07-294434-5 EAN 9782072944345 Format PDF Nb. de pages 240 pages CaractĂ©ristiques du format PDF Pages 240 Taille 4 035 Ko Protection num. Contenu protĂ©gĂ© Transferts max. 6 copies autorisĂ©es Imprimable Non AutorisĂ© Copier coller Non AutorisĂ©
Sujet/ exercice : Les caractÚres, La bruyÚre Suggestion traitée : Non - votez pour rendre ce sujet populaire. Forum actif : oui demander de l'aide en francais (college, lycee) | ajouter une suggestion. popularité de la suggestion cliquez sur l'étoile pour voter. 0 . Enoncé & travail préliminaire : Bonjour, J'aimerais que vous m'aidiez a trouver des idées d'axes de
Paru le 3 juin 2021 import_contacts RĂ©sumĂ© DĂ©tails CompatibilitĂ© Autres formats Un caractĂšre bien fade est celui de n’en avoir aucun. » VoilĂ  qui annonce la couleur ! Dans ses CaractĂšres, Ɠuvre magistrale Ă  laquelle il a consacrĂ© sa vie, La BruyĂšre brosse un portrait au vitriol de ses contemporains. Fin observateur, il n’épargne personne l’ambition du courtisan, l’égoĂŻsme du puissant, la vanitĂ© du-pĂ©dant sont tournĂ©s en ridicule. Et Ă  travers eux, c’est toute une sociĂ©tĂ©, celle du paraĂźtre » et de l’argent, qui est fustigĂ©e. ‱ Une frise chronologique historique et culturelle ‱ Une introduction Pourquoi lire Les CaractĂšres au XXIe siĂšcle ? ‱ Le texte intĂ©gral annotĂ© Des sujets pour s’entraĂźner Ă  l’oral et Ă  l’écrit du bac ‱ Des analyses de textes au fil de l’Ɠuvre ‱ Un commentaire de texte et une dissertation rĂ©digĂ©s ‱ Des exercices de grammaire avec corrections ‱ Des exercices d’appropriation. Un dossier pour situer et comprendre le texte ‱ Une prĂ©sentation de l’Ɠuvre et de La BruyĂšre dans son Ă©poque ‱ Les mots importants des CaractĂšres ‱ Un groupement de textes autour du parcours du bac La comĂ©die sociale. Lire plusexpand_more Titre Les CaractĂšres, livres V Ă  X - BAC 2022 EAN 9782072944345 Éditeur Editions Gallimard Date de parution 03/06/2021 Format PDF Poids du fichier Inconnue Protection Adobe DRM L'ebook Les CaractĂšres, livres V Ă  X - BAC 2022 est au format PDF protĂ©gĂ© par Adobe DRM highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur My Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook nĂ©cessitera un logiciel propriĂ©taire pour une lecture sur liseuse. De plus, la liseuse ne permet pas d'adapter la taille de la police d'Ă©criture sur ce format. Je crĂ©e ma liste d’envies Vous devez ĂȘtre connectĂ©e pour pouvoir crĂ©er et sauvegarder votre liste d’envies cancel DĂ©jĂ  cliente ?Se connecter Pas encore inscrite ?Mon compte Un compte vous permettra en un clin d’oeil de commander sur notre boutique consulter et suivre vos commandes gĂ©rer vos informations personnelles accĂ©der Ă  tous les e-books que vous avez achetĂ©s avoir des suggestions de lectures personnalisĂ©es Livre non trouvĂ© Oups ! Ce livre n'est malheureusement pas disponible... Il est possible qu’il ne soit pas disponible Ă  la vente dans votre pays, mais exclusivement rĂ©servĂ© Ă  la vente depuis un compte domiciliĂ© en France. L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! check_circle Chaque mois, bĂ©nĂ©ficiez d’un crĂ©dit valable sur tout le catalogue check_circle Offre sans engagement, rĂ©siliez Ă  tout moment ! L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! Vous allez ĂȘtre redirigĂ© vers notre prestataire de paiement Payzen pour renseigner vos coordonnĂ©es bancaire Si la redirection ne se fait pas automatiquement, cliquez sur ce lien. Bienvenue parmi nos abonnĂ©s ! shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite !
LesCaractÚres Ou Les Moeurs De Ce SiÚcle : Choix De Fragments Intégraux de Jean De La BruyÚre et d'autres livres, articles d'art et de collection similaires disponibles sur AbeBooks.fr.
Description de l’éditeur Un caractĂšre bien fade est celui de n’en avoir aucun. » VoilĂ  qui annonce la couleur ! Dans ses CaractĂšres, Ɠuvre magistrale Ă  laquelle il a consacrĂ© sa vie, La BruyĂšre brosse un portrait au vitriol de ses contemporains. Fin observateur, il n’épargne personne l’ambition du courtisan, l’égoĂŻsme du puissant, la vanitĂ© du-pĂ©dant sont tournĂ©s en ridicule. Et Ă  travers eux, c’est toute une sociĂ©tĂ©, celle du paraĂźtre » et de l’argent, qui est fustigĂ©e.‱ Une frise chronologique historique et culturelle‱ Une introduction Pourquoi lire Les CaractĂšres au XXIe siĂšcle ?‱ Le texte intĂ©gral annotĂ©Des sujets pour s’entraĂźner Ă  l’oral et Ă  l’écrit du bac‱ Des analyses de textes au fil de l’Ɠuvre‱ Un commentaire de texte et une dissertation rĂ©digĂ©s‱ Des exercices de grammaire avec corrections‱ Des exercices d’appropriation. Un dossier pour situer et comprendre le texte‱ Une prĂ©sentation de l’Ɠuvre et de La BruyĂšre dans son Ă©poque‱ Les mots importants des CaractĂšres‱ Un groupement de textes autour du parcours du bac La comĂ©die sociale. GENRE Professionnel et technique SORTIE 2021 3 juin LANGUE FR Français LONGUEUR 240 Pages ÉDITIONS Editions Gallimard TAILLE 10 Mo Plus de livres par Jean de La BruyĂšre Autres livres de cette sĂ©rie
1247mots 5 pages. Montre plus. Dissertation de Français. Sujet : « L’homme n’a point d’usages ou de coutumes qui ne soient de tous les siĂšcles ». Vous discuterez cette affirmation de La BruyĂšre dans Les CaractĂšres, en illustrant votre rĂ©flexion par des exemples prĂ©cis des textes Ă©tudiĂ©s et du livre « RĂ©cits pour Aujourd’hui ».
CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE. Les CaractĂšres ou les moeurs de ce siĂšcle sont publiĂ©s en 1688 par Jean de La BruyĂšre, moraliste classique. Dans cette fiche nous nous proposons de nous interroger de maniĂšre synthĂ©tique sur la comĂ©die sociale Voir parcours associĂ© et politique dans Les CaractĂšres de La BruyĂšre et sur le genre mĂȘme des caractĂšres. Nous essayerons de rĂ©pondre Ă  la question suivante QU’EST-CE QU’UN CARACTÈRE? En effet, dans Les CaractĂšres, Jean de La BruyĂšre donne Ă  voir des portraits VOIR FICHE SUR LES GENRES LITTERAIRES dans lesquels l’auteur se livre Ă  une satire des travers humains. Ainsi, le moraliste donne Ă  voir les artifices et le ridicule humain. La comĂ©die du pouvoir Une monarchie de droit divin Effectivement, Ă  partir de la mort de Mazarin en 1661, Le Roi Louis XIV prĂ©tend exercer seul le pouvoir. Jusqu’à sa mort en 1715, il façonne cette image de Versailles qui n’est jusqu’alors qu’un pavillon de chasse, devient un lieu de reprĂ©sentation aprĂšs l’agrandissement et l’embellissement des La BruyĂšre porte un regard critique sur l’attitude servile et ridicule des courtisans. Il critique Ă©galement l’exercice du pouvoir de maniĂšre ostentatoire. Voir De la cour »Ainsi, La BruyĂšre dĂ©nonce ce spectacle social auquel on se livre Ă  la cour et, en parallĂšle, dans le cadre de la ville. Voir de la ville » Des inĂ©galitĂ©s sociales En effet, la sociĂ©tĂ© est trĂšs inĂ©gale au XVIIĂšme siĂšcle. Au faste et Ă  la richesse de la cour, s’oppose la grande pauvretĂ© du peuple. D’ailleurs, cette inĂ©galitĂ© Ă©conomique va de pair avec une inĂ©galitĂ© sociale car les privilĂšges se nouent Ă  la naissance avec les aristocrates, d’un cĂŽtĂ©, et le petit peuple, de l’autre. Voir Des biens de fortune »Ainsi, La BruyĂšre dĂ©nonce le fait que le mĂ©rite et la vertu ne sont pas rĂ©tribuĂ©s. A l’inverse, les apparences et faux-semblants semblent conduire le monde. Les CaractĂšres comĂ©die ou tragĂ©die? Une comĂ©die sociale En effet, les personnages qui font l’objet de la satire sont amusants, Portrait de Gnathon, trĂšs savoureux car il amuse en ridiculisant les travers du ce qui amuse le lecteur repose sur les procĂ©dĂ©s comiques tels que l’exagĂ©ration ou l’ Voir les portraits de Giton et de PhĂ©don. Une tragĂ©die sociale? Mais La BruyĂšre se montre Ă©galement pessimiste. D’abord, concernant la nature humaine et sa noirceur. Citons notamment le rĂšgne de l’ Des biens de fortune », 12. Je vais, Clitiphon, Ă  votre porte ; le besoin que j’ai de vous me chasse de mon lit et de ma chambre plĂ»t aux Dieux que je ne fusse ni votre client ni votre fĂącheux ! Vos esclaves me disent que vous ĂȘtes enfermĂ©, et que vous ne pouvez m’écouter que d’une heure entiĂšre. Je reviens avant le temps qu’ils m’ont marquĂ©, et ils me disent que vous ĂȘtes sorti. Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculĂ© de votre appartement, de si laborieux, qui vous empĂȘche de m’entendre ? Vous enfilez quelques mĂ©moires, vous collationnez un registre, vous signez, vous parafez. Je n’avais qu’une chose Ă  vous demander, et vous n’aviez qu’un mot Ă  me rĂ©pondre, oui, ou non. Voulez-vous ĂȘtre rare ? Rendez service Ă  ceux qui dĂ©pendent de vous vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir. O homme important et chargĂ© d’affaires, qui Ă  votre tour avez besoin de mes offices, venez dans la solitude de mon cabinet le philosophe est accessible ; je ne vous remettrai point Ă  un autre jour. Vous me trouverez sur les livres de Platon qui traitent de la spiritualitĂ© de l’ñme et de sa distinction d’avec le corps, ou la plume Ă  la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter j’admire Dieu dans ses ouvrages, et je cherche, par la connaissance de la vĂ©ritĂ©, Ă  rĂ©gler mon esprit et devenir meilleur. Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. Vous m’apportez quelque chose de plus prĂ©cieux que l’argent et l’or, si c’est une occasion de vous obliger. Parlez, que voulez-vous que je fasse pour vous ? Faut-il quitter mes livres, mes Ă©tudes, mon ouvrage, cette ligne qui est commencĂ©e ? Quelle interruption heureuse pour moi que celle qui vous est utile ! Le manieur d’argent, l’homme d’affaires est un ours qu’on ne saurait apprivoiser ; on ne le voit dans sa loge qu’avec peine que dis-je ? on ne le voit point ; car d’abord on ne le voit pas encore, et bientĂŽt on le voit plus. L’homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous, et Ă  toute heure, et en tous Ă©tats, Ă  table, au lit, nu, habillĂ©, sain ou malade il ne peut ĂȘtre important, et il ne le veut point ĂȘtre. » Ainsi, nous constatons que l’argent prĂ©vaut sur tout le reste et semble dominer le ailleurs, La BruyĂšre dĂ©nonce les inĂ©galitĂ©s sociales trĂšs Des Grands », 5. On demande si en comparant ensemble les diffĂ©rentes conditions des hommes, leurs peines, leurs avantages, on n’y remarquerait pas un mĂ©lange ou une espĂšce de compensation de bien et de mal, qui Ă©tablirait entre elles l’égalitĂ©, ou qui ferait du moins que l’un ne serait guĂšre plus dĂ©sirable que l’autre. Celui qui est puissant, riche, et Ă  qui il ne manque rien, peut former cette question ; mais il faut que ce soit un homme pauvre qui la dĂ©cide. Il ne laisse pas d’y avoir comme un charme attachĂ© Ă  chacune des diffĂ©rentes conditions, et qui y demeure jusques Ă  ce que la misĂšre l’en ait ĂŽtĂ©. Ainsi les grands se plaisent dans l’excĂšs, et les petits aiment la modĂ©ration ; ceux-lĂ  ont le goĂ»t de dominer et de commander, et ceux-ci sentent du plaisir et mĂȘme de la vanitĂ© Ă  les servir et Ă  leur obĂ©ir ; les grands sont entourĂ©s, saluĂ©s, respectĂ©s ; les petits entourent, saluent, se prosternent ; et tous sont contents. » Qu’est-ce qu’un caractĂšre »? D’abord, les CaractĂšres se dĂ©finissent par une forme brĂšve et fragmentĂ©e. Cependant, il serait bien difficile et pĂ©rilleux de les caractĂ©riser ou de les rĂ©sumer d’une le sous-titre ou les moeurs de ce siĂšcle » mettent en relief la dimension morale de l’oeuvre. Rappelons que le XVIIĂšme siĂšcle est le siĂšcle des moralistes La Fontaine avec Les Fables, Charles Perrault avec les Contes, la Rochefoucault avec Les maximes
 Tentative de dĂ©finition de la forme du caractĂšre D’abord, La BruyĂšre prĂ©sente son oeuvre comme une simple traduction des CaractĂšres de Theophraste. Or, l’auteur grec, disciple d’Aristote liste 28 comportements humains de la dissimulation », de l’orgueil » Cependant, le discours sur Theophraste » qui se trouve Ă  l’ouverture des CaractĂšres montre leurs diffĂ©rences. En effet, La BruyĂšre s’attache Ă  montrer l’homme et ses travers avec davantage de prĂ©cision que son prĂ©dĂ©cesseur. D’ailleurs, le sous titre les moeurs de ce siĂšcle » traduisent bien la volontĂ© historique, synchronique, de La BruyĂšre. Theophraste ne peut montrer les travers du XVIIĂšme siĂšcle alors mĂȘme qu’il a vĂ©cu et Ă©crit dans l’AntiquitĂ©. Individu ou collectif? En effet, le sous titre semble vouloir montrer les travers communs Ă  tous les hommes de son le terme du titre, caractĂšres », semble mettre l’accent sur les dĂ©fauts individuels des uns et des dans sa prĂ©face, l’auteur indique ne pas avoir voulu Ă©crire de maximes mais plutĂŽt des remarques ». Ainsi, il s’inscrit dans l’observation et dans la rĂ©flexion plutĂŽt que dans l’établissement de lois outre, la forme et le style des caractĂšres varie Ă©normĂ©ment. Ainsi, l’auteur s’adapte au sujet et fait varier la taille et la forme du Ă  l’économie du recueil, elle se compose de 16 chapitres, chacun constituĂ© d’un nombre variable de caractĂšres. Ainsi, la lecture peut se faire de maniĂšre continue ou bien selon un choix de une structure sous-jacente peut-ĂȘtre dĂ©celĂ©e. AprĂšs avoir dĂ©noncĂ© les vices humains, le chapitre 16 rĂ©tablit une perspective chrĂ©tienne en critiquant les Esprits-Forts les libertins.On note Ă©galement des effets d’écho entre de la ville »/ de la cour » ou entre des portraits Giton » et PhĂ©don ». CARACTÈRES LA BRUYÈRE ANALYSE conclusion Nous espĂ©rons que cette dĂ©finition du caractĂšre » de La BruyĂšre a pu t’aider. –Portrait de Gnathon –CaractĂšres de La BruyĂšre texte intĂ©gral + PDF –Biographie La BruyĂšre –CaractĂšres 27 et 29 texte + analyse Navigation des articles . 159 767 290 747 732 549 162 593

sujet de dissertation sur les caractĂšres de la bruyĂšre